L'économie de la Belgique a une performance supérieure à la moyenne des pays de l'Union Européenne (même limitée aux 15 pays d'Europe de l'Ouest):
- la création de richesse est estimée à 25,845 € par habitant (7ème place, la moyenne étant de 24.325 € pour les 15 pays)
- les revenus sont équitablement répartis (6ème place)
- la productivité est élevée (20 % de plus que la moyenne européenne)
Le modèle social est similaire à celui de l'Allemagne ou de la France:
- une taxation élevée permettant une forte redistribution des richesses par différents mécanismes de sécurité sociale, notamment par les allocations de chômage et les pensions (contrairement à l'Espagne, l'Italie ou la Grèce)
- une forte protection des travailleurs contre les licenciements (contrairement à la Hollande et aux pays nordiques)
L'économie belge souffre des faiblesses suivantes:
- le taux d'emploi est un des plus faibles d'Europe
- le nombre moyen d'heures de travail est faible et en diminution
- la croissance de la productivité se ralentit
Les grands équilibres économiques sont menacés par le vieillissement annoncé de la population: les personnes en âge de travailler vont devenir moins nombreuses, et devront prendre en charge les frais de santé et de sécurité sociale en augmentation. La Belgique risque de s'engager dans une spirale de destruction de prospérité : emploi et productivité insuffisants --> création insuffisante de richesse --> recettes publiques insuffisantes --> pression fiscale accrue --> compétitivité en baisse --> réduction des investissements --> emploi et productivité insuffisants.
Face à ce défi, de nombreux économistes recommandent:
- d'augmenter le taux d'emploi, par exemple en réduisant le nombre de prépensions
- d'éviter les réductions de la durée moyenne de travail hebdomadaire
- de maintenir la croissance de la productivité
Ces questions économiques sont au centre des négociations interprofessionnelles
Point de vue[]
André Sapir, professeur d'économie à l'ULB et conseiller à la Commission européenne, prône le modèle social scandinave pour la Belgique et l'Europe. Ce modèle protège peu les travailleurs des licenciements, mais en atténue les conséquences par les mécanismes de solidarité. Il trouve ce modèle à la fois efficace et équitable, car il protège les personnes tout en gardant une grande flexibilité sur les marchés du travail. Cette flexibilité lui paraît nécessaire face aux défis de la mondialisation.